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a t a l o g u e |
é
c o u t e r < |
i m p r o v i s a t i o n | a
r c h i v e s |
CD 1 musique pour clavier |
CD 2 < musique de chambre |
CD 3 musique pour ensemble |
CD 4 musique vocale |
CD 5 musique mixte |
CD 6 musique électroacoustique |
CD 7 installations |
CD 8 duos |
La cinquième tentative Quatuor Arpeggione La cinquième tentative... musique
de l'impossible envol. Dans la matière informe des
théories à naître, tous ces gestes se contrarient,
tentent désespérément de s'appuyer l'un sur
l'autre. Des nerfs tendus zèbrent le temps, se confient, pour
peu, à quelques courants ascendants, se dispersent comme des
cendres d'instants incapables. Durer c'est déjà
suffoquer. Etincelle du son - préliminaire - finale, et dans
l'émoi incertain, sans origine, la volonté laissée
parfaitement désemparée.
Trois esquisses L'instant donné : Olivier Voize
clarinette, Pierre Morlet violoncelle Il y a la mer et il y a la forêt.
Et je désigne là non pas deux lieux, mais deux rapports au monde. Voir ne signifie pas la même chose sur l'infinité océane et dans l'antre boisée. Le danger ne s'annonce pas avec les mêmes symptômes. Notre perception s'adapte à la feuille qui crisse comme au tumulte des flots, à l'infinité papillonnante du feuillage comme à celle, cosmique et abyssale de l'horizon marin. Abordant tous les univers avec le même regard, nous les quittons chacun avec la vision qu'il a imprimé en nous. De la multiplication de ces expériences naît une approche singulière. Et cette approche revient en miroir dans nos actes et dans nos œuvres. Elle dépasse les consignes que nous pouvons recevoir ou donner. Je me suis proposé ce pari, à partir de trois esquisses dessinées à la hâte au cours d'une visite de la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, de décrypter, ou plutôt d'affabuler, trois univers artistiques. A l'origine, il s'agit de ceux de Joan Miró, de Max Ernst et d'Alberto Giacometti, même si deux des dessins représentent en premier lieu des œuvres de Joan Miró. J'ai éprouvé suffisamment fortement la nécessité de préciser que ces trois artistes étaient respectivement espagnol, allemand, et italien. La carte qui se dessine derrière chacune de leurs œuvres ne recouvre pourtant aucun nationalisme évident. Elle relève pourtant à mes yeux d'un hasard sans innocence. Il nous reste à comprendre que l'essentiel, dans le réalisme, c'est l'imagination. Ces trois esquisses correspondaient à la fois à trois arrêts fortuits d'une promenade éblouie et à trois haltes nécessaires devant des points d'ancrage fondamentaux. Il fallait, pour en comprendre toute la sève, pour en savourer toute l'écume, leur donner l'occasion d'une autre vie, leur permettre de se retrouver, en tant que forme et en tant qu'émotion, dans une métempsycose synesthésique.
Cinq
dénis du
Temps L'instant donné :
Cédric Julion flûte, Saori Furukawa violon Ces cinq
pièces font écho aux trois esquisses pour clarinette
basse et violoncelle composées en 1994. Elles ont aussi
été écrites à partir de trois dessins
réalisés dans trois villes très différentes
: Vérone, Madrid et Jérusalem. Les deux interludes
permettent de passer d’un lieu à l’autre, chacune de ces villes
évoquant un monde réel et imaginaire fort
différent. Loin d’être des cartes postales nostalgiques,
chacune de ces pièces interroge à sa manière, par
des aspects concrets de son écriture, comment l’œuvre de l’homme
est un défi à la temporalité.
L'instant donné Intime
C'est une musique à écouter plus que jamais les yeux fermés. Une musique dont le monde est avant tout un monde intérieur. La pensée, comme le son, doit y paraître à l'état naissant, dans le dépouillement de son existence la plus nue. Alors, au sein même du dépouillement, la présence se fait sentir de tout un tohu-bohu de circulations et de rythmes, échangés au gré de la plus profonde des respirations. Et pourtant, entre le frisson qui parcourt la surface des sons et l'oscillation douloureuse et grave de la conscience, quelques phrases abandonnées à leur destin semblent tirées à bout portant entre deux infinis irréconciliables. Ultime Aucune exégèse n'est définitive. Un auteur, amené à parler de son travail et de ses réflexions, dépasse et contourne cette épreuve en générant une autre œuvre, sur un autre plan. Et si je me retourne vers tout ce que j'ai dit, je me trouve soudain devant un abîme. Ce que j'ai tant aimé faire, et que voilà en quelques lignes à peine évoqué, tout juste un peu mis à jour, s'efface et se détourne. Orphée, mon compagnon, je comprends désormais la douleur qui fut la tienne. Toute cette aventure, toutes nos victoires, se révèlent enfin devant un leurre aussi éclatant et aussi sombre. Comment continuer à vivre après tout cela. Qui comprendra? |