Jean-Marc Chouvel
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La cinquième tentative
pour quatuor à cordes (1991)

Quatuor Arpeggione
Madrid, Circulo de Bellas Artes

La cinquième tentative... musique de l'impossible envol. Dans la matière informe des théories à naître, tous ces gestes se contrarient, tentent désespérément de s'appuyer l'un sur l'autre. Des nerfs tendus zèbrent le temps, se confient, pour peu, à quelques courants ascendants, se dispersent comme des cendres d'instants incapables. Durer c'est déjà suffoquer. Etincelle du son - préliminaire - finale, et dans l'émoi incertain, sans origine, la volonté laissée parfaitement désemparée.



Trois esquisses
pour Clarinette basse et Violoncelle (1994)

L'instant donné : Olivier Voize clarinette, Pierre Morlet violoncelle
Paris, Amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne

Il y a la mer et il y a la forêt.
Et je désigne là non pas deux lieux, mais deux rapports au monde. Voir ne signifie pas la même chose sur l'infinité océane et dans l'antre boisée. Le danger ne s'annonce pas avec les mêmes symptômes.
Notre perception s'adapte à la feuille qui crisse comme au tumulte des flots, à l'infinité papillonnante du feuillage comme à celle, cosmique et abyssale de l'horizon marin. Abordant tous les univers avec le même regard, nous les quittons chacun avec la vision qu'il a imprimé en nous. De la multiplication de ces expériences naît une approche singulière. Et cette approche revient en miroir dans nos actes et dans nos œuvres. Elle dépasse les consignes que nous pouvons recevoir ou donner.
Je me suis proposé ce pari, à partir de trois esquisses dessinées à la hâte au cours d'une visite de la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, de décrypter, ou plutôt d'affabuler, trois univers artistiques. A l'origine, il s'agit de ceux de Joan Miró, de Max Ernst et d'Alberto Giacometti, même si deux des dessins représentent en premier lieu des œuvres de Joan Miró. J'ai éprouvé suffisamment fortement la nécessité de préciser que ces trois artistes étaient respectivement espagnol, allemand, et italien. La carte qui se dessine derrière chacune de leurs œuvres ne recouvre pourtant aucun nationalisme évident. Elle relève pourtant à mes yeux d'un hasard sans innocence. Il nous reste à comprendre que l'essentiel, dans le réalisme, c'est l'imagination. Ces trois esquisses correspondaient à la fois à trois arrêts fortuits d'une promenade éblouie et à trois haltes nécessaires devant des points d'ancrage fondamentaux. Il fallait, pour en comprendre toute la sève, pour en savourer toute l'écume, leur donner l'occasion d'une autre vie, leur permettre de se retrouver, en tant que forme et en tant qu'émotion, dans une métempsycose synesthésique.

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Cinq dénis du Temps
pour Flûte et Violon (2004)

L'instant donné : Cédric Julion flûte, Saori Furukawa violon
Paris, Vingtième théâtre

Ces cinq pièces font écho aux trois esquisses pour clarinette basse et violoncelle composées en 1994. Elles ont aussi été écrites à partir de trois dessins réalisés dans trois villes très différentes : Vérone, Madrid et Jérusalem. Les deux interludes permettent de passer d’un lieu à l’autre, chacune de ces villes évoquant un monde réel et imaginaire fort différent. Loin d’être des cartes postales nostalgiques, chacune de ces pièces interroge à sa manière, par des aspects concrets de son écriture, comment l’œuvre de l’homme est un défi à la temporalité.

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Intime/Ultime
pour Flûte
, Clarinette, Violon et Violoncelle (1994)

L'instant donné

Intime
C'est une musique à écouter plus que jamais les yeux fermés. Une musique dont le monde est avant tout un monde intérieur. La pensée, comme le son, doit y paraître à l'état naissant, dans le dépouillement de son existence la plus nue. Alors, au sein même du dépouillement, la présence se fait sentir de tout un tohu-bohu de circulations et de rythmes, échangés au gré de la plus profonde des respirations. Et pourtant, entre le frisson qui parcourt la surface des sons et l'oscillation douloureuse et grave de la conscience, quelques phrases abandonnées à leur destin semblent tirées à bout portant entre deux infinis irréconciliables.
Ultime
Aucune exégèse n'est définitive. Un auteur, amené à parler de son travail et de ses réflexions, dépasse et contourne cette épreuve en générant une autre œuvre, sur un autre plan. Et si je me retourne vers tout ce que j'ai dit, je me trouve soudain devant un abîme. Ce que j'ai tant aimé faire, et que voilà en quelques lignes à peine évoqué, tout juste un peu mis à jour, s'efface et se détourne. Orphée, mon compagnon, je comprends désormais la douleur qui fut la tienne. Toute cette aventure, toutes nos victoires, se révèlent enfin devant un leurre aussi éclatant et aussi sombre. Comment continuer à vivre après tout cela. Qui comprendra?

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