Jean-Marc Chouvel
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Au cœur de ce désert glacé
pour deux flûtes basses (
2006)

1    Ignition  
2    Incandescence (1) 
3    Nature de la flamme 
4    Incandescence (2)  
5    Sous la cendre  

Flûtes basses : Sophie Dardeau et Patrice Bocquillon (dédicataires)   >

La flûte traversière moderne est un instrument en métal. Un instrument naturellement froid et mécanique.  Pourtant, de tous les instruments de l'orchestre classique, c'est aussi celui qui donne  à entendre avec le plus d'intensité le souffle de l'instrumentiste. Ce filet d'air qui vient du plus profond du corps pour se briser contre la paroi lisse et tranchante ménagée sur l'extrémité de l'instrument.
L'ensemble de la pièce explore métaphoriquement cette opposition entre le dessin froid, précis et calculé de l'instrumental et la chaleur indécise du souffle et de la fragilité de l'être humain. Depuis les premiers crépitements des brindilles métalliques des clefs, jusqu'à l'embrasement de tous les modes acoustiques de l'instrument dans une polyphonie de multiphoniques la pièce développe en cinq moments autant de phases d'une conquête de la flamme sur la matière inerte qui la nourrit.




Beta Persei
pour deux guitares (2008)

Guitares : Estelle Lallement et Filipe Marquès (dédicataires) 

Beta Persei est une étoile variable à éclipses de la constellation de Persée.
De magnitude 2, elle varie périodiquement tous les 2 jours et 21 heures environ. Elle a un compagnon sombre qui l’occulte (en fait c’est même un système à trois corps). Le fait que la rotation soit dans le plan de la Terre est responsable de sa baisse de luminosité visible, constatée depuis l’antiquité. Il s’agit donc d’une binaire à éclipses, elle est le prototype des étoiles variables de type Algol, son second nom, qui vient de l’arabe ra’s al-ghoul  «la tête (ra’s) de l’ogre (al-ghoul)». Ce nom lui a été donné du fait de sa position dans la constellation Perseus, représentant la tête de la Gorgone Méduse. Son nom dans le folklore Hébraïque est Ròsh ha Sàtàn, «la tête de Satan». En astrologie, Beta Persei est considérée comme l’étoile la plus malchanceuse du ciel.
Beta Persei est écrite pour deux guitares accordées en sixièmes de ton.






Incarnation
pour deux pianos (2014)

Piano : Jean-Sébastien Dureau et Vincent Planès (dédicataires) 

Le principe du clavier, et le mécanisme du piano, sont une des plus extraordinaires inventions de l’humanité. Cette interface sublime les capacités digitales de l’homme en lui donnant accès à la fois à l’élaboration du monde harmonique et à la diversité des nuances, à tout un univers de possibles où la frappe des cordes obéit à la sensibilité d’un « toucher ». Le piano est peut-être l’instrument qui interroge le plus avant la finalité de notre espèce, et la manière dont ses dispositions corporelles se sont mises en dialogue avec les vérités cosmiques.
Pourtant le piano en tant que tel se rapporte à un univers limité. D’abord parce qu’il ne rend que douze notes dans une octave, et puis parce qu’il le fait avec un timbre unique. Ces limitations, qui sont celles de la facture de l’instrument, ne sont pas celles de notre écoute. Avec quelques adjonctions très simples, il est possible d’étendre considérablement le champ sonore qui est le sien, comme de très nombreuses pièces du vingtième siècle l’ont montré. Il s’agit ici, après l’exposé d’un matériau qui était à l’origine une improvisation, c’est-à-dire un moment où le corps et l’écoute ne font qu’un, d’une forme responsoriale, qui alterne des séquences où le son du piano, dans l’attention extrême aux résonances, retrouve des éléments enfuis de sa nature profonde, et d’autres où c’est au contraire la faculté splendide du jeu qui tente de transcender certaines limites d’un possible cerné par l’égalité du clavier.

entretien avec Nicolas Wöhrel sur Radio Larzac



Immersion-submersion
pour deux hauts-parleurs (2018)

Une musique hors du temps nous prépare à l’inécoutable. Sismique – Cosmique. Elle est dessinée à même la peau tendue des haut-parleurs, exagérément près du son qui s’échappe et qui rentre. Un univers furtif s’esquisse et se délite. L’oreille touche l’être du son, et le son nous touche en retour. À chaque moment, une voix lointaine nous interpelle. Durée sauvage et bruits de machines sous-marines. Des fantômes imberbes hantent notre écoute. La Latéralité s’épaissit parfois, l’intensité se retranche. Quelque chose parle, et il se pourrait que ce soit en nous. Quelque chose de terrible se dit mais nous ne comprenons pas.

Immersion – Submersion. C’est une question de point de vue. Dans un cas, c’est le corps qui rejoint la surface, dans l’autre c’est la surface qui engloutit le corps. Qu’est-ce que ça change ?

Au final, c’est une histoire de masse et de particule, une histoire de corps qui se fondent dans leur destin. Le chœur des allemands à Nuremberg.

Au commencement, un tremblement de terre, au large du Japon…